La solitude du voyageur!
Il y a des gens partout. Devant, derrière et des deux côtés. Ils viennent d'ici et d'ailleurs. Parfois de très loin. Et il y a nous. Installé sur notre bout de terrain, que l'on a payé, mais qui ne nous appartient pas vraiment. Nous resterons quelques jours ou quelques mois et nous repartirions. Nos voisins aussi.
Nous jasons, rencontrons, discutons. De temps en temps, on prend une bière, ou une bouteille d'eau! On s'assoit sur un coin de feu chez-nous ou chez-eux. Ce n'est pas vraiment important. Ce qui l'est c'est le plaisir partager nos vies, le temps d'un moment.
On a rencontré plein de monde. Des jeunes, des vieux. Des familles, des sans enfants. Des travailleurs, des chômeurs, des vancanciers. On a parlé de nos vies. Échangé des trucs. Rêvé de nos prochaines destinations.
Et pourtant...
On doit admettre une chose...
On vit la solitude du voyageur!
Parce que l'on ne fait pas de réels liens. Parce que les rencontres sont éphémères. On fait connaissance, le temps d'une pause, d'un arrêt dans le temps. Mais on se perd de vue, on prend deux chemins opposés.
On a rêvé d'une vie extraordinaire et on l'a eu. Sauf que les autres, ceux qui partageaient notre quotidien avant, sont restés alors que nous, nous sommes partis. Ça fait partie des contraintes!
Personne n'en parle. C'est comme un tabou que l'on doit taire. Parce que les voyageurs sont chanceux. Parce qu'ils ne doivent pas se plaindre. Parce qu'ils n'ont qu'à revenir. Parce qu'ils n'avaient qu'à rester chez-eux.
C'est vrai, on a tous choisi de prendre la route volontairement.
C'est vrai, notre vie est fabuleuse.
C'est vrai, on doit vivre avec les conséquences.
D'accord, j'accepte tout ça. Tous les voyageurs à qui j'ai parlé l'acceptent aussi. N'en reste que nous, voyageurs de chaque instants, on est loin de notre monde. Et que c'est dur parfois. Ce n'est pas de l'ennui. Juste un peu le mal du pays.
On voudrait de la visite qui débarque pour souper. On voudrait fêter le 6ème anniversaire de son filleul. On voudrait consoler quand la peine prend trop de place. On voudrait vous embrasser, vous entendre rire. On voudrait sortir pour danser jusqu'à tard.
On voudrait aussi savoir que personne n'a oublié que l'on est là, quelque part... Peut-être loin, mais qu'on voudrait être plus près.
C'est vrai, on est chanceux.
C'est vrai, on rencontre plein de monde.
Mais c'est aussi vrai qu'on n'a pas oublié ceux qui faisait notre vie avant.... Et on espère qu'ils seront encore là après. Parce qu'on reviendra. Et que la solitude du voyageur... Disparaîtra!
Je me demande souvent si vos enfants ont des grands-parents? Personnellement, si mes filles partaient comme ça avec mes petits-enfants pendant tout ce temps, je m'ennuierais à m'en rendre malade.
RépondreSupprimerJ'aime voyager, mes filles aussi et elles le font, avec les enfants mais de se voir pour se parler est aussi très important.
C'est un choix de vie que vous avez fait, ça me fait plaisir de vous suivre, cependant, ce n'est vraiment pas fait pour tout le monde.
Si nous avions tous la même vie, ce serait bien triste! Heureusement, ce n'est pas le cas ;)
RépondreSupprimerEt heureusement aussi, mes enfants ont une grand-maman qui les adore, qui est présente pour eux et qui sait qu'ils ne lui appartiennent pas. Le bonheur de les savoir heureux et épanouis est certainement plus important. Avec le téléphone et Internet, le contact reste, l'amour aussi, surtout!
Je comprends que vous disiez que ça vous rendrait malade. Mais, on ne devient pas nomade du jour au lendemain. Croyez-moi, leur grand-maman a eu le temps de s'y habitué!!! :-D
Tant mieux pour vous si tout le monde est heureux là-dedans!
RépondreSupprimerEn passant, je sais fort bien que mes petits-enfants ne m'appartiennent pas mais je crois bien leur apporter beaucoup de bonheur en partageant leur quotidien, en organisant des petites sorties ou tout simplement en les serrant très fort dans mes bras, en les couvrant de bisous!
La grande migration va commencer bientôt pour vous, je vous souhaite tout de même de belles découvertes et bien du plaisir!
Quel bel article, Nathalie. Je suis profondément touchée, car je vis exactement la même chose. C'est tabou, on n'a pas le droit de se plaindre, on a la plus belle vie au monde... Merci de ce beau billet.
RépondreSupprimerCa me rappelle un long voyage que nous avons fait avec mon chum... un soir nous nous sommes arrêtes pour la nuit et le gout n'y était plus... personne n'a pipe mot pour ne pas contaminer l'autre, mais finalement le chat est sorti du sac. on a eu une longue conversation pendant toute la soirée et nous avons decide de rentrer. Apres 9 mois sur les routes, nous étions murs pour planter nos racines, avoir des enfants et faire un pousser un jardin. Au bout de ce constat nous étions un peu decus; notre périple touchait a sa fin, nous avions vu le bout de quelque chose dont la fin n était pas prévue... et en meme temps c était un nouveau départ. La vie est faite de fin et de début...entre les deux il y a des creux et des moments forts comme vous le dites et le vivez !
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